mardi 21 décembre 2010

Les Chroniques du Potentiomètre n°1

Chapitre 1 : ABARC, 18 décembre 2010


C’est avec grand plaisir que je découvris cette petite salle, cachée au milieu de la forêt tel un lutin malicieux. L’accueil y est chaleureux et détendu (on me propose d’emblée un café et une mandarine, la classe !!). Ma première surprise fut de constater que la batterie n’était pas encore arrivée. L’explication me vint en même temps qu’elle, une heure plus tard : une bête panne d’oreiller. Disagony ne faisant pas de soundcheck, il n’y a pas de quoi s’alarmer.
Les réglages se passent (pour une fois) sans encombre, mis à part peut-être
le triturage hasardeux de l’ampli de Jeremy par le guitariste d’Out of Disorder ayant omis d’amener la tête du siens. Pourtant, il est très pointilleux sur
le son de sa guitare… l’explication m’échappe un peu mais soit.
Après un excellent repas, les derniers réglages s’effectuent. La réverbe se règle : tout est près pour une soirée de folie. Saluons particulièrement le talent du cuisinier qui a réussi une chose tout à fait fantastique et improbable : un chili ne faisant pas pêter.
20h30, les portes s’ouvrent au son de cover diverses et variées. Le public entre alors timidement, se réchauffant à la lueur du poêle électrique. Dans le doute, on repousse de 15mn le début des concerts, choix judicieux vu le nombre de personnes arrivées entre 21h et 21h15.
Out of Disorder ouvre le bal, la voix de Sophie faisant vibrer toutes les fibres corporelles présentes : le public est conquis. S’en suit Joel Lucas, dans la même lignée, effectuant, entre autre, une reprise de U2 et de Radiohead qui m’ont fait baver.
Calmes et détendus (la sieste ayant sûrement contribué à cela), nos rockers préférés s’installent gentiment. Le public attend gaîment au son de ma playlist de génériques : ça reprend en cœur « Inspecteur Gadget » dans un coin tandis qu’un blind test s’improvise dans un autre. Le sample est checké : tout roule. Il ne manque que les musiciens. Une curieuse chose s’est alors produite : le groupe semble
attendre quelque chose alors qu’ils m’ont tous dit séparément qu’ils étaient prêt. Je baisse la musique de fond, le public se masse devant la scène. On entend quelques cris : Stallfish ! Staaallfiiish !! mais rien ne se passe. Enfin, comme on dit dans ces cas là : TGCS (Ta Gueule, C’est Stallfish). C’est alors qu’une lueur éclaire les yeux de Yohan qui lance le mouvement. Ça y est, les marins sont sur scène
.
La sirène de bateau déchire la salle, des spots éclairent la fumée stagnante. Une ambiance complètement surréaliste se met en place. Les premiers accords sonnent alors, tonitruants… me clouant au fond de ma chaise. Ces cochons avaient montés leurs volumes. D’un geste vif et précis, je baissai le master en regardant la moitié de la salle se diriger, de manière plus ou moins organisée, vers la table des boules quies. Gros rire de ceux qui suivirent la scène (Tim si tu nous lis…).
Les rifs s’enchaînent, faisant monter la sauce toujours plus haut. Les index et auriculaires battent la mesure, on reprend tous en cœur « I’m a rocker ! ». Quelques soucis de mon côté par contre. Le sample ayant décidé de jouer en mono ce soir-là, le rendu fut certes fort intéressant mais pas particulièrment beau. L’ampli de Jeremy étant complètement déréglé, le son clair était anormalement plus fort que la disto. Rien que d’y repenser j’en ai encore mal au doigt à force de
monter et baisser son volume.
Mais le public ne semble pas affecté par ces petits soucis techniques, preuve en est faite lors de « Rockin a Pawn ». C’est en effet une véritable danse de cheveux long et gras (faisant sans doute leur fierté) que les métaleux font aux rythmes de Mo. Le concert s’achève avec un « Birth » à l’intro toujours aussi « disturbienne » qui n’est pas pour me déplaire et une « Terre Enfumée » très… enfumée. Par inspiration artistique ou endormissement
sur le bouton de contrôle, Tim nous a rendu la scène opaque mais, visuellement, ça chie des bulles. Le public en redemande mais, malheureusement, toutes bonnes choses ont une fin.
La soirée s’achève avec Disagony
nous offrant un grunge toujours aussi déjanté. Note tout de même à leur batteur qui réussi à me faire mal aux oreilles malgré mes boules quies.
Quand on voit l’état des peaux de Mo après le set, tout s’explique.
On peu conclure que la soirée était une réussite et aurait mérité d'avoir plus de monde, espérons que la même ambiance et bonne humeur seront au rendez-vous lors du Plein-les-Watt Festival. A la prochaine et n’oubliez pas :
la mer, c’est mouillé.
Baptiste Varcher